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La Bretagne s’active sur le front de l’emploi

5 décembre 2023
La Bretagne s’active sur le front de l’emploi - Certains bassins atteignent le plein emploi comme Vitré et Laval, où se situent Olga et Bridor.
Certains bassins atteignent le plein emploi comme Vitré et Laval, où se situent Olga et Bridor.

La région multiplie les initiatives pour attirer, former et garder ses salariés. Focus sur quelques projets innovants.

« Avec 5,7 %, c’est le taux de chômage de la Bretagne au 1er trimestre 2023, le plus bas de France », se félicite Frédéric Sévignon, directeur régional Bretagne de Pôle emploi. Outre les visites, la cooptation, le recrutement d’alternants, la présence sur les réseaux sociaux, les entreprises bretonnes inventent d’autres façons de mieux recruter et pallier le manque de bras. 

Attirer

Avec 250 postes à pourvoir chaque année, autour de Rennes et de Laval, Bridor a lancé fin 2022 des ateliers culinaires. « Cet outil, développé en interne avec ses propres conducteurs de lignes accompagnés d’un expert externe, s’appuie sur une méthode de mise en situation. En session de 8 à 10 candidats, nous les faisons travailler sur la fabrication d’un produit Bridor. Nous les observons pour déceler directement leurs talents. Avec déjà cinq sessions, cette méthode devient un classique chez nous », se réjouit Grégory Bernus, DRH Bridor France.

Former pour fidéliser

Autre innovation développée par l’entreprise, Bridor a lancé en avril son propre campus de formation. « C’est un moyen de recruter et fidéliser de nouveaux profils. La formation, sur mesure, se fait en interne pendant six à huit mois. Nous formons des conducteurs de ligne et de machines, avec un contrat de professionnalisation à la clé. Viendront en 2024, des formations à des fonctions techniques et commerciales, détaille Grégory Bernus. L’engouement est tel, que nous avons dû lancer une deuxième session pour des intérimaires déjà en poste. Ce campus permettra de former une soixantaine de personnes par an ». Dans le Finistère, depuis mars, Cornoualia, un groupement d’employeurs, propose un atelier école de conducteurs de machines, à temps partagé entre deux entreprises voisines pendant huit semaines. « Le recrutement est sans CV. Les salariés apprécient d’être polyvalents, tout en étant en CDI à temps partagé chez nous », souligne Maryse Le Maux, directrice de Cornoualia. Après Bonduelle et Meralliance, un autre atelier école débute en septembre prochain avec Tipiak et Biscuiterie Fouesnantaise. Autre projet, une école de maintenance sur un an en alternance avec l’UIMM* démarre en octobre, avec un recrutement en CDI à la clé par Cornoualia. « À l’inscription, les candidats ne connaissent pas le nom des entreprises. Lors de la première journée d’information, les entreprises font visiter leur atelier de maintenance. Puis, les candidats se positionnent sur deux entreprises. S’ensuit un entretien de recrutement ». 

Faire évoluer le travail

Pour attirer, certaines entreprises modifient leur organisation de travail. « Depuis trois ans, nous faisons évoluer notre système de management avec plus d’autonomie, d’initiative et de transparence, notamment sur la politique salariale. Chaque Business Unit est pilotée par un binôme homme/femme pour une stimulation réciproque. Il est possible à chacun de créer ou de participer à des groupes de travail sur des sujets qui vont au-delà de son métier. Par exemple, sur un projet de don de cheveux, sur une journée par semaine pendant trois mois. Ou sur un projet d’accueil des publics en difficulté d’insertion, avec l’association Epide », énumère la directrice. « Nos métiers sont en transition aussi, comme les commerciaux de terrain, qui recrutent plutôt une population jeune. Pour le rendre plus attractif, nous réduisons le secteur et le nombre de jours de tournée. Nous renforçons aussi les outils numériques et la cohésion d’équipe. Par ailleurs, le métier de chef de secteur évolue vers plus de management, d’écoute, mais aussi de formations pour faire monter les salariés en compétence. Les managers sont mieux formés à cela », poursuit Solenn Douard. Enfin, l’ABEA sort en septembre une étude sur des leviers d’attractivité pour faire tomber les idées reçues sur les conditions de travail, de rémunération, l’engagement des IAA sur l’innovation ou l’environnement.

Agnès Boiron

*UIMM : Union des industries et métiers de la métallurgie